jeudi 1 mars 2018

Ethiopie - Alabas et Dorzé, Parc National de Nechisar (18)

Notre prochaine étape est Arba Minch, une ville de 75 000 habitants située dans la Vallée du Rift, au bord des Lacs Abaya et Chamo. Elle se trouve dans la Région des "nations, nationalités et peuples du Sud" ( ደቡብ ብሔሮች ብሔረሰቦችና ሕዝቦች ክልል en amharique), ou RNNPS, une des 9 régions d'Ethiopie. C'est la région qui a la plus grande diversité de populations; elle regroupe 48 ethnies et groupes linguistiques différents !

 L'entrée dans la RNNPS !
Le drapeau de la Région des "nations, nationalités et peuples du Sud".


Peu de temps après avoir quitté Shashemene nous entrons dans le territoire des Alabas, une des nations reconnues par l'Etat éthiopien. Les Alabas sont au nombre de 330 000. Ils présentent la caractéristique d'être musulmans dans une région majoritairement chrétienne et animiste et ont longtemps été combattus par leurs voisins Oromos. 
Une mosquée au pays des Alabas

Les hommes sont reconnaissables à leurs chapeaux haut-de-forme en paille colorée.

Nous faisons halte dans un tout petit hameau au bord de la route. Les cases rondes aux toits revêtus de chaume sont recouvertes de peintures qui représentent des animaux. Le lion est essentiellement mythique car il y a bien longtemps qu'il n'y en a plus dans la région ! 

A l'intérieur, tout est sombre; il y a un "coin cuisine" avec le feu à même le sol, des bas-lits et une toute petite ouverture dans le toit pour évacuer les fumées de l'âtre.

A proximité des cases, on cultive céréales et choux. La visite du village est très agréable. Les Alabas essaient bien de nous vendre leur artisanat mais sans pression.  Les gens sont souriants. 

Les routes sont ici goudronnées et en bon état la plupart du temps. Des cohortes infinies de petits ânes tirant des charrettes remplies de bidons jaunes se dirigent vers les points d'eau. Nous quittons bientôt le territoire des Alabas.

On s'arrête pour déjeuner à Sodo, une grande ville sur la route d'Arba Minch. ADEO se défonce pour nous offrir une halte digne de Kuoni ! Mais, restaurant chic ou pas, il faut toujours attendre longtemps les plats. 

On repart l'après-midi sous un soleil de plomb. Dans cette région humide - on se trouve au bord des grands lacs de la Vallée du Rift - poussent bananiers, manguiers, papayers, avocatiers. Les fruits sont vendus au bord de la route.

La route longe le grand Lac Abaya. Les sédiments lui donnent une couleur marron pas très engageante. Une piste de montagne nous mène à Chencha, à près de 1000 mètres au dessus du lac. Les voitures soulèvent des nuages de poussière qui n'empêchent pas les enfants de faire des figures acrobatiques à l'approche des 4x4.

Chencha est un village habité par les Dorzé, une petite ethnie de 30 000 personnes. Les Dorzé sont originaires du Nord de l'Ethiopie mais ils ont migré vers le Sud il y a plusieurs centaines d'années pour fuir les massacres dont ils étaient l'objet en Abyssinie. De toute évidence, le village est habitué à recevoir des touristes. Les habitations, les "huttes-éléphant", sont dotées de toits de chaume coniques ou pyramidaux. 


Les Dorzé cultivent l'ensète (ou faux-bananier), une plante typique d'Ethiopie qui ressemble au bananier mais plus grande avec des feuilles pointues. 

On en extrait une sorte de farine avec laquelle on fait des galettes. Après nous avoir expliqué le processus de fabrication, nous pouvons goûter la crêpe un peu acide mais pas mauvaise. 
On gratte la partie charnue de la feuille

Nous dégustons aussi l'arak, un alcool de maïs très parfumé. Avant de le boire, il faut faire un trible ban : "Joo-joojoo, joo-joojoo, joo-joojoo !".

Les Dorzés sont réputés pour leurs tissages et Michèle achète une petite écharpe pour 300 birrs, 10 €. Tout est bon marché ici !

Un petit spectacle nous est présenté. Les Dorzé sont aussi connus pour leurs polyphonies.

De gros calaos planent au dessus de nos têtes. 

Le Parc National de Nechisar occupe le "Pont de Dieu" qui sépare les Lacs Abaya et Chamo. 

On doit partir sur une barcasse, longer la rive du Lac Chamo pendant une heure et demi avant de débarquer et d'explorer le parc à pied. Un guide armé nous accompagne au cas où nous serions attaqués par des animaux féroces !

 Un groupe de zèbres de Burchell broute dans la savane. Il est possible de les approcher à environ 20 mètres. 

Un peu plus loin, un dikdik - une petite antilope -  détale à notre approche. Ce sera tout ce que nous verrons aujourd'hui dans ce parc ... Décidément, l'Ethiopie n'est pas le Kenya ou la Tanzanie ! Il est plus facile d'observer quelques oiseaux. 
Aigles pêcheurs
Choucador superbe
Cormoran africain
Pélicans blancs
Oedicnème du Sénégal

Au retour, nous pourrons observer de près quelques crocodiles de belle taille et quelques hippopotames qui nous observent d'un oeil en faisant tournoyer leurs petites oreilles.

Quelques singes : un babouin olive et un vervet multicolore !

  

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