mardi 24 août 2010

Le Transibérien – 15 : Retour (26 juillet 2010)

Le minibus vient nous prendre vers 9h30, mais notre avion pour Munich ne doit décoller qu'à 13h30 … Nous aurons donc à poireauter plus de 3 heures dans le terminal flambant neuf de l'Aéroport de Pékin, complètement refait à l'occasion des Jeux Olympiques de 2008.

3 heures pour repenser à ce long périple qui nous a fait traverser 3 pays avec leurs histoires, leurs géographies, leurs modes de vie, leurs caractères si différents. Ce fut en particulier très intéressant de se rendre compte des évolutions comparées de la Russie et de la Chine au cours du même voyage et de comprendre combien le poids des cultures est souvent bien plus fort que celui des idéologies, même lorsqu'elles sont contraignantes et veulent changer la société. Les valeurs des civilisations changent, mais il y faut du temps. Alors que les Russes se réfugient dans un monde replié sur lui-même, nostalgique de son propre passé autocratique, les Chinois travaillent d'arrache-pied pour produire et vendre à bas coût : leurs valeurs sont celles du commerce et nous n'avons pas fini de nous y confronter dans le monde des affaires tel qu'il est organisé aujourd'hui. J'espère que ces confrontations resteront pacifiques mais je n'en suis pas si sûr; l'Histoire est parlante dans ce domaine, malheureusement. La prospérité chinoise, qui n'en est qu'à ses débuts compte tenu des besoins et de l'immensité de la population de la Chine, n'est aujourd'hui pas possible sans une forte expansion de ses exportations qui ne peut aller sans dégâts économiques et sociaux dans les autres pays économiquement et socialement moins compétitifs. Vous pensez que je suis pessismiste ? J'espère bien me tromper.

Maintenant, puisqu'il n'y a plus rien de spécial à voir, voici mes dernières chinoiseries, glanées tout au long de ces 3 derniers jours :

Au Théâtre, fascination pour une barbe :
L'enfant unique :
Rêve de danseuse :
Fumeur de pipe traditionnelle :
Chinois originaux :

A bientôt pour de nouvelles aventures !

lundi 23 août 2010

Le Transibérien – 14 : Muraille de Chine (25 juillet 2010)

Pour notre dernière journée dans l'Empire du Milieu, nous quittons l'atmosphère surchauffée et polluée de Pékin pour «la montagne». Direction la Grande Muraille. En ce dimanche matin, il n'y a pas trop de circulation.
Auparavant, nous faisons un crochet par les Tombeaux des Ming (un nom que nous connaissons surtout pour les célèbres poteries chinoises). 13 Empereurs de la dynastie qui a régné sur la Chine de 1368 à 1644 sont enterrés dans cette nécropole située au pied des Monts Yanshan, à 50 kms de Pékin.
Un des plus célèbres est Yongle, le fondateur de la Cité Interdite qui finit paranoïaque: il fit exécuter plusieurs dizaines de ses concubines soupçonnées d'entretenir des relations amoureuses avec ses eunuques …
La couronne de phénix de l'Impératrice :
Les Empereurs et leurs proches sont enterrés sous d'immenses tumulus. Ici, le Tombeau Changling de Yongle, le plus monumental. Le Palais des Faveurs Eminentes où l'on se recueillait :
De part et d'autre, se trouvent les tombes des 16 concubines qui eurent l'insigne honneur d'être ensevelies vivantes avec leur défunt empereur.
L'entrée du Tombeau :
Puis, ce sont les visites obligatoires de la journée : fabrique de vases cloisonnés
et jade, où nous pouvons apprécier de magnifiques pièces.
Plusieurs sites sont accessibles aux visiteurs de la Grande Muraille. Celui vers lequel nous nous dirigeons, Mutianyu, est le plus réputé … et le moins fréquenté car c'est le plus éloigné de la capitale (80 kms). La vue n'est pas très dégagée mais nous avons pourtant une bonne idée de la grandeur imposante de cette construction. La Grande Muraille est un mur de plus de 6500 kms de long, qui était déjà construit pour l'essentiel en 200 avant Jésus-Christ. On estime de nos jours que sa construction a coûté la vie à 10 millions de personnes. La Grande Muraille avait pour but de se prémunir des invasions des Mongols que les Chinois désignent sous le nom de Barbares. Un peu comme les Romains qui avaient eux aussi construits plusieurs murs pour protéger leur Empire. C'est tout de même étonnant de voir l'énergie monstrueuse qu'il a fallu déployer pour construire cet ouvrage uniquement défensif, alors que la Chine était déjà à l'époque un pays puissant, avec une armée forte de plusieurs centaines de milliers de soldats, et infiniment plus peuplé que la Mongolie !
La Grande Muraille court au sommet des collines de manière à ce que les défenseurs puissent avoir la meilleure vue possible. L'arpenter relève donc parfois plus de l'alpinisme que de la promenade de santé !
Des casemates et des bâtiments servant à loger les officiers sont disposés régulièrement.
2 jeunes Chinoises qui apprécient les barbus me demandent de poser.
La descente vers la vallée se fait par un moyen plus ludique, un long toboggan métallique qui serpente au milieu des arbustes.
De retour au village, nous sommes assaillis par les marchands qui sont d'autant plus agressifs qu'aujourd'hui le client est rare !
C'est qu'il y a de la marchandise à vendre …
Notre retour à Pékin se fait au milieu des embouteillages qui encombrent les 5 anneaux de périphériques entourant la capitale. Des panneaux lumineux indiquent quels itinéraires sont recommandés.
Pour notre dernier repas, l'Organisation a bien fait les choses. Nous allons déguster la spécialité chinoise par excellence, un canard laqué, dans un restaurant spécialisé. Le Chef se présente avec un masque pour le découper ! Ce canard gras craquant, rôti très vite dans un four extrêmement chaud, est succulent, mais c'est un plaisir rapide: les portions sont toutes petites !


Demain, ce sera l'heure de quitter Pékin et de repartir pour la France avec des images plein la tête.

dimanche 22 août 2010

Le Transibérien – 13 : Pékin (24 juillet 2010)

Quelle journée! Eprouvante à cause de la chaleur et de la foule compacte qui n'ont cessé de nous accompagner du matin au soir, mais aussi magnifique par la beauté des sites que nous avons vus !
Le Palais d'Eté est le plus grand Jardin Impérial de Chine. Il a été construit en 1750 pour servir de résidence à la mère de l'Empereur Qianlong. Il a été pillé et détruit à deux reprises par les armées franco-anglaises, en 1860 et en 1900, et reconstruit à deux reprises, en 1886 et 1902, par l'Impératrice Douairière Cixi. Il servait de résidence d'été aux Empereurs qui venaient y chercher un peu de fraîcheur au bord du Lac Kunming, à une vingtaine de kilomètres de la Cité Interdite: le moins qu'on puisse dire est que ce devait être moyennement réussi …
L'entrée du Palais de la Bienveillance et de la Longévité, où l'Empereur donnait ses audiences :
Devant le Pavillon Zhichun, un calligraphe n'arrête pas d'écrire des poèmes avec de l'eau ...
La Longue Galerie couverte court sur près 800 mètres au bord du Lac Kunming, au pied de la Colline de la Longévité Millénaire.
Elle est ornée de milliers d'enluminures représentant des scènes historiques, mythiques ou représentant les diverses régions de Chine.
La Porte des Nuages Lumineux et de la Sainteté
Toute une flottille de barques transporte les promeneurs sur le Lac
Le bateau de marbre que l'Impératrice Cixi fit construire sur des fonds attribués à la Marine chinoise !
Le Pont aux Dix-Sept Arches
Tout l'après-midi est consacré à la visite de la Cité Interdite, mais il faudrait en fait dix fois plus de temps pour apercevoir les 9999 pièces des bâtiments du Palais Impérial ... La Colline de Charbon située immédiatement au Nord permet d'avoir une vue générale sur l'enfilade des palais.
Puis, on pénètre par la Porte de la Prouesse Divine.
Brûle-encens, Jardin Impérial
Et commence la succession des palais, places et ruelles de ce qui a été de 1420 à 1911 la résidence des Empereurs de Chine et de leur Cour: Palais des Elégances Accumulées, Palais des Jeunes Beautés, Palais de la Tranquillité Compatissante, Palais de la Tranquillité Terrestre, Palais de la Pureté Céleste, …j'en passe et des plus poétiques ... La Cité Interdite a logé jusqu'à 20 000 eunuques chargés de veiller sur les centaines d'épouses et de concubines de l'Empereur. Avant 1924, date à laquelle elle a été ouverte au public, personne d'autre que l'Empereur et sa Cour n'avait le droit de s'approcher ni même de regarder la Cité Interdite.
Les toits des palais, pagodes, temples sont surmontés de décorations qui représentent des dragons, des démons, en nombre impair. Plus l'occupant est important, plus il y a de statuettes, 9 au maximum pour les Palais de l'Empereur.
Au centre de la Cité, la Cour Intérieure réservée à l'Empereur, sa famille et ses serviteurs.
Le bas-relief des 9 Dragons a été sculpté sur une dalle de 250 tonnes d'un seul tenant; elle a été amenée jusqu'ici en créant des rigoles remplies d'eau qui, par l'action du gel en hiver, permettaient de déplacer la pierre sans trop de problème.
La place centrale de la Cité Interdite, avec le Palais de l'Harmonie du Milieu
et le Palais de l'Harmonie Suprême, qui servait aux cérémonies importantes comme le Nouvel An. C'est le plus vaste palais qui pouvait contenir jusqu'à 100 000 personnes.
Côté Sud, la Cour Extérieure où le souverain recevait ses ministres et présidait les cérémonies officielles :
La Rivière aux Eaux d'Or :
Tout a ici été conçu pour en imposer par la magnificence, la grandeur, la puissance. Difficile de ne pas en ressortir comme assommé.

Ce soir, nous sommes encore de sortie, au «Cirque de Pékin» d'après le programme. Ce serait plutôt dans «un cirque à Pékin». Il y aurait eu comme qui dirait publicité mensongère! La contrepartie sympathique, c'est que nous sommes là au milieu de Chinois ordinaires qui viennent en famille admirer acrobates, jongleurs et équilibristes pour un prix modique … et qui se bousculent pour être pris en photos avec moi !


Pour le reste, j'ai déjà vu aussi bien ailleurs ...